Alors que l’efficacité énergétique des maisons s’améliore constamment, les coûts associés au chauffage de l’eau chaude domestique deviennent de plus en plus importants. Il est normal de chercher à réduire les coûts mais il faut faire attention aux légendes urbaines dans ce domaine. Voici quelques mises en garde pour tirer le maximum de votre chauffe-eau actuel tout en allongeant la durée de vie de ses composantes.

Les coûts énergétiques d’un chauffe-eau
En 2007 au Québec, le chauffage de l’eau chaude domestique, par le biais d’un réservoir électrique et pour un ménage d’une personne, coûtait en moyenne 195$ par année. Chaque personne supplémentaire du même ménage ajoutait 65$ annuellement. Pour une famille de 4 personnes, il s’agissait donc d’une facture annuelle de 390$.

Pour ce qui est des autres combustibles comme le gaz naturel et le mazout, la fluctuation des prix et l’efficacité de combustion du chauffe-eau rendent l’évaluation beaucoup plus difficile. De manière générale, je dirais que les coûts sont relativement similaires et que l’avantage de ces autres combustibles est surtout la rapidité de chauffage.

Isoler davantage le chauffe-eau ?
Dans les années 80, on recommandait d’ajouter une enveloppe isolante supplémentaire autour des chauffe-eau mais aujourd’hui ce n’est plus utile. Les chauffe-eau fabriqués après 1995, ont une isolation de 50% supérieure aux normes précédentes et ceux fabriqués depuis 2004 sont deux fois plus isolés que ceux fabriqués avant 1995.

Comme la durée moyenne d’un chauffe-eau est de 12 ans, il y a peu de chauffe-eau en fonction qui peuvent vraiment bénéficier d’une isolation supplémentaire.

De plus, la chaleur perdue par le chauffe-eau contribue au chauffage de la maison durant la période de chauffage. Environ 55% des pertes de chaleur annuelles sont ainsi entièrement récupérées. En faits, les pertes réelles d’un chauffe-eau récent de 40 gallons, ayant une enveloppe isolante de R-16 et situé dans une pièce chauffée de la maison, sont d’environ 8 dollars par année. Pour réduire les pertes inutiles, il faut d’abord éviter de placer le chauffe-eau dans une pièce non chauffée.

Baisser la température des thermostats ?
La température de l’eau du réservoir devrait se situer entre 120 et 140’F (49 à 60’C). À une température inférieure à 120’F, on favorise le développement de bactéries pouvant causer la maladie du légionnaire par simple inhalation de gouttelettes d’eau. À une température supérieure à 140’F, les risques de brûlures sont plus élevés si les robinets ne sont pas munis de mitigeurs d’eau froide et d’eau chaude. Au niveau des économies, abaisser la température de 140’F à 120’F aura un impact d’environ 30% sur la réduction de pertes de chaleur vers la maison. Or, on a vu précédemment que ces pertes se chiffrent à environ 8$ par année, ce qui donne des économies annuelles de seulement 2,40$.

De manière générale, je recommande de maintenir la température à 140’F car un même réservoir de 40 gallons d’eau fournira 20% de plus d’eau chaude qu’un réservoir chauffé à 120’F. Ceci parce que l’eau chaude pourra être mélangée à davantage d’eau froide lors de son utilisation. Augmenter la capacité du réservoir peut avoir de l’importance car un réservoir électrique prend de 4 à 6 heures avant de se réchauffer entièrement.

Le chauffe-eau instantané ?
Un chauffe-eau instantané électrique coûte près de 1 000$ de plus qu’un chauffe-eau avec réservoir et il crée un problème de forte consommation d’électricité durant les heures de pointes. Le chauffe-eau instantané au gaz est plus efficace mais il demeure coûteux compte tenu des faibles avantages économiques.

Récupérer l’énergie ?
La façon la plus simple de réduire les coûts de chauffage de l’eau chaude est de récupérer une partie de sa chaleur avant de la rejeter dans les égouts. Le système Powerpipe, qu’on installe sur les drains verticaux, transfère la chaleur de l’eau qui s’écoule de la douche à l’eau froide qui alimente le chauffe-eau.

Yves Perrier
2015/11/10