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ToggleBâtiments verts ? Quels en sont les fondements écologiques ?
Pour la majorité des consommateurs, des professionnels du bâtiment, des politiciens et même des écologistes aguerris la notion de bâtiment vert est extrêmement confuse.
De nombreux concepts se superposent et s’entre-choquent parfois causant une cacophonies d’idées: maisons saines, maisons solaires, maisons naturelles de terre ou de bois rond, maisons jardins, maisons autonomes, maisons LEED, maisons à haute efficacité énergétique Novoclimat ou R-2000, sans oublier les maisons ecodesign, bioclimatiques, baubiologiques, pour hypersensibles, en formes de tipis ou de dômes géodésiques pour esotériques, d’aménagement feng shui, faits de produits locaux ou intégrées à l’environnement.
Si la tête vous tourne après ce bref survol non exhaustif, c’est normal, ne consultez pas un médecin de l’habitat, un psychologue des couleurs ou un thérapeute de l’aménagement intérieur: voici mon approche simple du bâtiment durable et comme le dit Lao-Tseu: la lumière viendra éclairer votre vide intérieur.
L’idée centrale: réduire les rejets
C’est aussi simple que ça. Le bâtiment vert idéal ne créerait aucun rejet durant toute sa vie utile: ses matériaux proviendraient de ressources renouvelables bien gérées et seraient recyclés à l’infini. Il produirait l’énergie nécessaire à son fonctionnement. Ne rejetterait pas de polluants dans l’eau et l’air, et tous les résidus produits par son activité quotidienne seraient transformés sur place en ressources pour le renouvellement de ses activités. De plus, l’immeuble ne créerait pas de conditions nocives pour la santé humaine ni pour l’environnement naturel.
Cela dit, toutes ces conditions se regroupent sous 3 axes principaux faciles à retenir:
1- Réduire les rejets de ressources en matériaux et en énergies
2- Réduire les rejets nocifs dans l’eau (et par le fait même dans le sol, ce qui contamine l’eau)
3- Réduire les rejets dans l’air intérieur et extérieur
Utilisation écologique des ressources
Les ressources sont de deux types: matérielles et énergétiques. Dans les deux cas, il s’agit de préserver les ressources non renouvelables en créant des produits durables qui pourront être réutilisées à la fin de leur vie même si celle-ci est longue.
Un bardeau d’asphalte durant 50 ans plutôt que 25 ans permet de réduire de moitié la quantité de déchets envoyés dans les centres d’enfouissement. Il s’agit donc d’un produit écologique mais il le serait bien davantage si après ses 50 ans il était recyclé pour en produire d’autres.
La production d’énergie à partir de ressources renouvelables comme l’hydro-électricité, l’énergie solaire ou l’énergie éolienne est plus écologique que l’utilisation des ressources non renouvelables mais elle n’est pas sans causer un tord à l’environnement. En ce sens, toute réduction de la consommation d’énergie est un bienfait car elle évite la construction de centrales électriques nucléaires ou au gaz naturel.
La gestion de l’eau
La ressource en eau potable, même au Québec, est beaucoup plus limitée que l’on croit. Particulièrement celle des nappes aquifères profondes qui peut prendre 30 ans pour se renouveler.
Une bonne gestion de l’eau passe par une consommation responsable de cette ressource mais avant tout par la protection de sa qualité. L’eau est le véhicule de tous les éléments nutritifs des plantes qui constituent le début de notre chaîne alimentaire. Une eau polluée produira une nourriture moins saine pour notre consommation ainsi que pour tout le monde vivant. En ce sens, il est important de ne pas trop en consommer (les québécois sont parmi les plus grands consommateurs d’eau au monde) mais il est surtout important de ne pas la polluer par des rejets toxiques ou pouvant modifier la nature de l’eau.
Protéger la qualité de l’air
En hiver, l’air de nos maisons, de nos institutions, des immeubles destinés au travail de bureau ou des usines est de cinq à dix fois plus pollué que l’air extérieur. C’est normal car nous prenons l’air extérieur et nous lui ajoutons des centaines de produits chimiques différents provenant des matériaux, des équipements, des machines et aussi de nos cosmétiques et produits d’entretien. Ces polluants créent de nombreux problèmes de santé généralement mineurs que la nausée, les maux de têtes, la toux ou des irritations de la peau mais peuvent aussi rendre très malades certaines personnes devenues intolérantes à ces produits. On appelle ces gens les hypersensibles, et ils sont de plus en plus nombreux à réagir fortement aux cocktails de produits chimiques que nous respirons tous les jours.
Toutes les actions visant d’abord à réduire le taux de polluants intérieurs sont les bienvenues. Ensuite, tous les systèmes de dépollution de l’air comme les UV, les ions négatifs ou les filtres HEPA à poussières fines peuvent aussi aider dans la mesure ou ils n’ajoutent pas d’autres polluants irritants comme le font certains désinfectants ou parfums pour masquer les odeurs.
Réduire les rejets dans l’air extérieur. On sait que les poêles et foyers au bois peuvent créer un smog urbain important et très irritant pour les voies respiratoires. On sait aussi que les systèmes de chauffage au mazout émettent beaucoup de gaz à effet de serre contribuant au réchauffement planétaire. D’autres éléments de construction, comme les toits végétalisés sont au contraire bénéfiques à la qualité d’air et à la réduction des îlots de chaleur urbains.
Chauffage solaire ou géothermie?
Ils existe une variété de solutions pour rendre les immeubles plus écologiques. Certaines solutions ont avantage à être combinées pour être plus rentables alors que d’autres représentent des choix distincts à faire en fonction des besoins, du budget ou du design de l’immeuble. Voilà pourquoi il est important de choisir un bon conseiller en matière de design et de technologies environnementales qui saura vous recommander les solutions les plus appropriées à votre situation.
Par Yves Perrier
2015/11/16