Depuis la venue du Tyvec Housewrap en 1982, l’utilisation des pare-air extérieurs en polyéthylène ou en polyoléfine non-tissés est devenue la pratique courante d’imperméabilisation et d’étanchéité à l’air des murs extérieurs au Canada.

Dès les premières années, on s’est aperçu de la fragilité du Tyvec Housewrap après son exposition aux rayons UV du soleil.
En présence de grands vents, le produit résistait mal aux mouvements répétés provoqués par les pressions d’air derrière les parements extérieurs.

Après ces constatations, le produit fut remplacé par le Tyvec Homewrap au début des années 90, un produit plus résistant aux UV et aux déchirures.

Depuis, plusieurs autres fabricants ont mis sur le marché des films extérieurs pare-air en polyéthylène ou polyoléfine non-tissés laissant passer la vapeur d’eau de la maison vers l’extérieur.
Compte tenu de l’importance du pare-air pour l’étanchéité des murs contre l’eau et l’air, on peut se demander si les parements des maisons construites depuis les années 80 cachent un problème généralisé.

Pare-air: un problème d’étanchéité à l’air ?

Dans les années 90, on s’est aperçu que l’étanchéité à l’air des maisons neuves diminuait fortement après cinq ans. Des maisons ayant 1,5 changement d’air à l’heure lors du test initial d’infiltrométrie affichaient 3,5 changements après 5 ans.

On a alors identifié le problème du scellement des joints avec des rubans adhésifs mal posés ou ayant mal adhéré à des pare-air sales ou humides.

Après ces deux problèmes, on peut se demander si la pratique du pare-air extérieur en rouleaux scellés par du ruban adhésif et fixée par des fourrures de bois peut faire son travail d’étanchéité à l’air à long terme.

Seul le temps pourra répondre à cette question. Voilà pourquoi je préfère utiliser d’autres systèmes de construction pour assurer une étanchéité à l’air permanente aux murs.

Des problèmes de moisissures ? De pourriture ?

Le pare-air a aussi le rôle d’imperméabiliser les murs extérieurs. Comme il est exposé aux grands froids et aux pressions des vents il est sujet à déchirer près des clous de fixation.

Un pare-air déchiré ne peut plus faire son travail d’imperméabilisation et permet à l’eau de pluie de pénétrer dans les murs. Même s’il est conçu pour laisser s’échapper la vapeur d’eau, la moisissure peut s’installer en 72 heures et des murs mouillés prennent parfois des semaines pour s’assécher.

Comme ces problèmes potentiels se passent entièrement derrière les revêtements extérieurs, il n’y a aucun signe extérieur de dommage, permettant aux infiltrations de faire leurs oeuvres sur plusieurs années. Il faudra peut-être 10, 20 ou 30 ans avant d’en voir les symptômes. La charpente pourrait alors être fortement pourrie.

Un système durable ?

Un pare-air extérieur devrait avoir une durée de vie équivalente à celle du parement extérieur. Derrière un parement de briques, de fibrociment, d’aluminium, de ciment acrylique ou de bois, il faudrait une durée de 100 ans et plus.

Derrière des parements de vinyle ou de fibres de bois, il faut prévoir au moins 50 ans. En ce sens, les pare-air extérieurs en polyéthylène et polyoléfine ont encore à faire la preuve de leur durabilité à long terme.

Yves Perrier
2015-11-03