Maison-serre pour pays nordiques
Maison et serre. Depuis les années 1970, de nombreux architectes européens ont développé des concepts de maisons jointes à des serres ou des solariums non chauffés afin de créer une habitation à double coquille.
L’espace sous serre peut être utilisé de différentes façons:
– Comme espace tampon (sas) entre l’intérieur et extérieur
– Comme serre de culture pour prolonger la productivité d’un potager
– Comme espace de loisirs ensoleillé protégé de la pluie, du froid et du vent
– Comme SPA de détente
– Comme terrasse pour recevoir des amis
– Comme capteur solaire passif réduisant les frais de l’habitation.
La plupart du temps cet espace combine plusieurs de ces fonctions.
Maison solaire et serre en banlieue
Les maisons avec une serre intégrée sont généralement des maisons unifamiliales détachées dans un contexte rural. Celles construites dans l’écoquartier EVA-Lanxmeer, aux Pays-Bas, sont des maisons en rangée avec des murs mitoyens construites dans une banlieue.
Dans ce contexte, le design des serres devient plus complexe. Elles doivent s’intégrer davantage à l’architecture générale et dois prendre en considération les vues ainsi que la promiscuité des voisins.
Adapter le concept au Québec
Deux modèles d’habitations avec serre ont été développés ayant chacun leurs avantages et inconvénients. Ces modèles pourraient probablement être adaptés au climat et au contexte social du Québec.
Au Canada, les chutes de neige abondantes et les grands froids rendent l’intégration des serres plus difficile dans un contexte de maisons en rangée.
Les pertes de chaleur en provenance des vitrages font fondre le dessous de la neige. Cette eau gèle lorsqu’elle arrive aux bords des toitures peut créer de fortes accumulations. Cette glace devient lourde et peut endommager les vitrages et même les structures.
Pour réduire la formation de glace, il faut d’abord réduire les accumulations de neige. Une forme aérodynamique permet au vent de chasser la neige qui tombe ensuite sur le sol.
La neige ayant tendance à s’accumuler dans les noues (les vallées), il est préférable de créer des toits sans noue, à deux ou quatre versants.
Finalement, une pente lisse suffisamment forte favorise la chute de la neige avant que celle-ci se transforme en eau. Une pente forte est aussi souhaitable si on désire intégrer des capteurs solaires à la toiture.
Température et ensoleillement
Au Québec, la température d’une serre résidentielle non chauffée adjacente à une maison descend rarement sous -10’C. En plus de l’apport solaire passif et des pertes énergétiques de la maison vers la serre, la température interne du sol (8’C) tend à maintenir la serre au-dessus du point de congélation.
Durant l’été, il faut prévoir une bonne ventilation latérale et des ouvertures dans le toit.
Dans un contexte de maisons en rangée, la luminosité peut être excellente mais l’ensoleillement direct est plus difficile à obtenir au sol et la culture potagère nécessite quelques heures d’ensoleillement direct par jour.
Pour créer un potager permanent dans la serre, il est préférable de le faire en contenants sur une terrasse près du toit. On comprend qu’une serre non chauffée ne vise pas à produire durant 12 mois par année mais à étirer la saison de production sur 9 mois.
Le verre thermos clair et sans Low-e est idéal pour la croissance des plantes, cependant, il exige une structure très rigide et il est coûteux.
De plus, dans un toit, le verre thermos se descelle plus rapidement et pourrait être sujet à la condensation intérieure après seulement une dizaine d’années.
En ce sens, je considère que l’usage d’un polycarbonate à double parois est probablement un meilleur choix pour les toits tout en réservant les verres thermos pour les murs verticaux du rez-de-chaussée et pour les endroits où la vue est importante.
Yves Perrier
2015/05/22
À propos de l’auteur : Yves Perrier
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